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Feria ou l'art de la fête

 

La Semana santa terminée, l’Espagne vibre au rythme des ferias. Sauf quelques rares exceptions dues aux éphémérides – lorsque la fête de Pâques tombe très tard, comme en 2011 - Sevilla ouvre le bal avec la feria d’Avril. Jusque fin septembre, le calendrier festif espagnol fait la part belle à ces festivités locales qui couvrent plusieurs jours.

 

Jerez de la Frontera 2009 - De jour ou de nuit, la Sevillana est à l'honneur

 

España – Il se trouve peu de villes, peu de villages qui ne célèbrent la feria. Elle prend place dans l’agenda local autour du jour où l’on commémore le protecteur de la localité : Saint(e) patron(ne) ou Vierge.

 

Pas de feria sans loges foraines

 

Aussi importante soit-elle, la feria est et reste une fête locale pour la population locale.

Elle se déroule toujours en un endroit prévu et aménagé pour la cause (recinto ferial). Le site est, en règle général, divisé en deux ou trois zones distinctes : les attractions foraines, les casetas (comparables à des guinguettes) et, le cas échéant, une zone pour des spectacles si ceux-ci réclament des mesures de sécurité particulières ou de l'espace (les démonstrations équestres par exemple).

 

Tarifa : de petites arènes mais qui proposent de belles affiches

 

Le programme prévoit souvent un festival taurin qui se déroule dans les arènes… pour autant que la cité en dispose. La crise passant par là, ces festivals se réduisent à une ou deux corridas tout au plus. Il faut aller dans les hauts lieux de la tauromachie pour découvrir l’art de la faena des plus grands matadors.

 

Manger, boire et danser entre amis, tel est le programme de la feria

 

Et en Andalousie

Les Andalous profitent de la feria pour se retrouver entre amis, en famille, entre membres d'associations,... dans ces casetas où l'on boit (du fino), mange (des raciones) et danse (la sevillana). Si les autorités locales le permettent, certaines d’entre elles sont privées (organisées et gérées par des mouvements associatifs) et accessibles uniquement sur invitation. Il s'y déroule aussi des spectacles (chanteurs, groupes de danse,...).

 

Dès le plus jeune âge, les enfants vivent pleinement la feria

 

Certaines journées sont consacrées à un thème précis et la programmation en tient compte. Les enfants et les « anciens » sont toujours mis à l’honneur, par exemple. Les spectacles de la journée sont adaptés. Un banquet à leur intention est offert par l’Ayuntamiento. Le prix des attractions foraines seront revus à la baisse pour les enfants,...

 

 

Jerez de la Frontera 2010 - L'après-midi est consacrée aux chevaux et aux attelages

 

La feria est organisée en trois temps : el mediodía, la tarde et la noche.

La plupart des spectacles « visuels » sont organisés durant el mediodía (entre midi et vingt heures. La tarde (de dix-huit à vingt-et-une heures) est le moment privilégié des enfants. Les loges foraines sont ouvertes et des spectacles sont proposés à leur intention. Ensuite, on s’en retourne chez soi avant de revenir pour la noche,... Il est alors vingt-deux heures bien passées. Les spectacles musicaux ne débutent jamais avant vingt-trois heures ou minuit. Les femmes se parent de leurs plus beaux atours : robes flamencas de rigueur ! Le recinto ferial  brille de mille feux. Un monde de sensations qui, la nuit durant, tient en éveil les cinq sens. Vers cinq ou six heures le matin (arrêté municipal), il ferme ses portes – si l’on peut dire - Les fêtards se retrouvent alors devant une portion de churros (roue de pâte cuite dans l’huile) et un chocolat chaud avant d'aller se coucher pour être en forme pour la soirée suivante.

La soirée du dimanche, l'ultime soirée de feria, se termine officiellement à minuit par un feu d'artifices. Mais le lendemain est souvent "fête locale". Les fêtards n'en finissent donc pas de quitter le recinto ferial comme si la fête ne pouvait s'arrêter.

 

Jerez de la Frontera 2010 - Feria del Caballo, une des plus belles et des plus animées d'Andalousie

 

Le touriste se sent un peu perdu dans ce monde festif... surtout s'il est seul ou en couple. Ceci ne veut pas dire qu'il ne faille pas y aller. Le spectacle est permanent, visuel, olfactif, auditif. Une débauche de lumières, d'odeurs et de sons mêlés en une joyeuse cacophonie.

Si vous avez la chance de vous lier d'amitié avec quelques locaux - ils sont très ouverts mais ne manient que rarement d'autres langues que le castillan - vous pourrez passer alors une soirée inoubliable.

N'oubliez pas d'adapter votre tenue sous peine de vous faire "repérer". Le soir, les dames choisissent une "tenue séante et agréable" tandis que les messieurs portent un pantalon -éventuellement un bermuda - et une chemise. Le kit du parfait touriste en excursion est proscrit : pas de sandalettes, pas de short, pas de sac à dos.

 

Manuel Benitez "El Cordobes" attire toujours les aficionados 

 

Si une corrida vous tente, vous n'aurez que l'embarras du choix... mais réservez à l'avance. Souvent les hôtels jouent les intermédiaires et vous conseilleront quant aux meilleures affiches du moment. El Juli, El Fandi, José Tómas, Manuel Benitez "El Cordobes", Juan Padilla,... autant de noms dont l'art de combattre ne peut vous laisser de marbre... mais il faut y mettre le prix ! Une bonne affiche peut coûter de 150 euros (barrera sombra) à 30 euros (sillón sol)... quand il reste des places. Là aussi, il existe un marché parallèle comme pour les grandes rencontres de football.

Souriez... vous êtes en Andalousie !

 



16/12/2013
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