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Andalousie la catholique

 

L’Espagne – et plus particulièrement l’Andalousie – représente, pour beaucoup, les vacances, les plages, le soleil. L’Espagne propose de tels aspects futiles, c’est indéniable, mais l’Espagne offre bien d’autres perspectives liées à son Histoire, à son patrimoine, à sa culture, à ses traditions, à ses convictions.

 

Chiclana de la Frontera 2012 - Hermandad de los Afligidos

 

La Semana santa en fait partie.

Le meilleur cinéaste, le meilleur photographe, le meilleur écrivain peut user de son art pour vous fondre dans l’ambiance particulière de cette semaine, la plus importante du calendrier espagnol, il n’y parviendra pas. Il faut la vivre de l’intérieur pour comprendre les sentiments qui animent la population locale lors des multiples processions organisées dans chaque ville, dans chaque village. Quelqu’un rétorquera peut-être qu’en voir une, c’est toutes les voir. A celui-là, à cet ignorant, à cet ignare, je répondrai par le mépris. Et pas besoin d’aller à Sevilla ou Málaga, les incontournables, pour comprendre ce qui unit tout un peuple en cette occasion. Si le côté spectaculaire présent dans ces cérémonies les dénature quelque peu, difficile de nier que les convictions religieuses sont vécues intensément.

 

 

Chiclana de la Frontera 2012 (Plaza Mayor) - Hermandad de los Afligidos

 

Emotion au rendez-vous

Durant la Semana santa, l’Andalousie commémore la Passion, la mort et la résurrection du Christ. Plus de mille cofradias et hermandades (confréries) – certaines centenaires, d’autres en pleine enfance – entretiennent, l’année durant, pasos et images - statues - qui parcourront les rues en la circonstance. Initialement, les cofradias regroupaient les chrétiens issus d'une même origine sociale, professionnelle, locale,... tandis que les hermandades sont nées autour d'une scène de la Passion ou d'une Vierge en pleurs - Dolorosa - sans faire aucune distinction entre les membres.

 

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Chiclana de la Frontera 2015 - Grupo infantil del Cristo del Buen Corazón

 

Surtout, elles transmettent aux plus jeunes le respect de cette tradition séculaire.

Les plus renommées portent des noms qui peuvent paraître pompeux mais qui prouvent leur âge canonique. Pour exemple, à Málaga : Pontificia y Real Congregación del Santísmo Cristo de la Buena Muerte y Animas y Nuestra Señora de la Soledad (Mena).

Les scènes sont composées de véritables œuvres d'art, souvent d'artistes inconnus, criantes de vérité. Durant l'année, Christ et Vierge restent disponibles à la dévotion des chrétiens dans les différentes paroisses.

 


Cádiz 2012 (Procesión magna) - Cofradía de la Sentencia

 

Málaga 2012 - María Santísima de Consolación 

 

Du simple Christ en croix aux différentes scènes de la Passion avec moult personnages, certains montés sur des chevaux, la préparation des pasos demandent un travail exigeant pour répondre aux règles de sécurité mais aussi au décorum requis par cette occasion particulière (lourdes draperies, fleurs fraîches, cierges imposants,…).

Si elle n’apparaît pas sur le paso principal en compagnie de son fils, la Vierge Marie sera toujours présente sur un second paso souvent couvert d’un baldaquin. Les larmes sur son visage ajoutent à l’émotion déjà bien palpable.

  

  

Málaga 2012 - Hermandad de la Sagrada cena                                        Chiclana 2012 - Hermandad de los Afligidos

 

 

Les confrères et consœurs ouvrent la procession. Les uns, los Nazarenos, habillés de longues tuniques et le visage dissimulé par la capirote, rappellent  les cortèges de condamnés emmenés vers le lieu de leur supplice. Les autres, habillées de noir et coiffées de la mantille noire, portent le deuil du Christ.

La capirote est tenue rigide par un cône en pointe. Toute une symbologie ! Elle guide les intentions du pénitent vers le ciel.

Au paso, les pénitents (manigueteros) portent le tercerol, un genre de cagoule.

 

 

Málaga 2012 - Hermandad de Nuestro Padre Jesús Nazareno de Viñeros

 

Les pasos sont portés par des costaleros ou cargadoresselon la technique utilisée. Les uns portent sur la nuque, les autres sur l'épaule. Une tâche ardue tant le poids à supporter, des heures durant -  Dans les grandes villes, il n’est pas rare qu’une procession dure près de douze heures. - est pénible et marque les chairs. La charge individuelle varie entre 80 et 100 kilos. La respiration est malaisée sous les jupes de velours qui cachent les porteurs. Ici, Málaga se distingue puisque ils sont bien visibles augmentant du coup l’encombrement de ces « catafalques » (tronos). L’étroitesse des ruelles à peine éclairées n’en favorise certainement pas la progression. La rigueur du capataz (contremaître) est donc capitale.

 

 Chiclana de la Frontera 2011 

 

Une banda accompagne les pasos. Tambours et cornets à pistons en sont les instruments majeurs. Les porteurs se font un honneur de suivre le rythme martial imprimé par la musique, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui savent apprécier l’ampleur de la tâche.

 

Voilà pour le principe ! Mais vivre la Semana santa reste question personnelle. Il s’agit de détails qui marquent l’esprit, d’images qui gravent la mémoire, d’une somme d’impressions difficiles à expliquer, ce sentiment particulier de vivre quelque chose d’exceptionnel.

 

 

Coups de cœur

Il est évident que celui qui se déplace de l’étranger pour découvrir ce pan de la culture espagnole, aura plus à cœur de choisir une grande ville. Sevilla compte plus de septante confréries et, du dimanche des rameaux au jour de Pâques, il est possible de suivre une procession à chaque heure du jour ou de la nuit (ou presque). Les rues sont bondées en permanence. Le nombre de spectateurs dépasse allègrement le million. Les terrasses regorgent de consommateurs en quête d’un moment de répit ou de repos.

 

Chiclana de la Frontera 2011 - Hermandad de la Borriquita

 

Cependant, l’engouement est plus vif dans les villages où la population locale communie totalement avec les membres de la confrérie. Une intimité que « l’étranger » craint naturellement de déranger. Il ne va que rarement suivre la procession organisée par le voisin. Preuve qu’il ne s’agit pas d’un événement festif mais commémoratif. Moins exubérantes, plus intimistes, ces processions n’en sont que plus émouvantes.

 

Manœuvrer un paso – ou trono à Málaga – demande adresse et expérience. Rien n’est improvisé. Les fêtes de fin d’année terminées, les costaleros s’entraînent sur le parcours qu’ils auront à effectuer durant la Semana santa. Pas tout le décorum bien sûr, une simple plate-forme chargée de sacs de sable pour simuler le poids qu’ils auront à supporter.

 

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Vejer de la Frontera 2011 - Le ciel est chargé. Les convoyeurs attendent.

 

Avril est souvent pluvieux. Les membres de la confrérie scrutent le ciel et les écrans des agences météorologiques. Plus l’heure du départ approche, plus l’angoisse est perceptible. Si d’aventure, les conditions météorologiques empêchent la sortie du paso, beaucoup ne peuvent retenir leurs larmes, tant au sein de la confrérie que parmi le public venu en nombre assister à ce moment fort. L’attente impatiente de toute une année et le travail des derniers jours réduits à rien en raison des caprices du ciel. Difficile à accepter ! En 2011, pour la première fois depuis quatre-vingt ans, la Macarena est restée dans sa basilique sévillane. L’Andalousie était en deuil. Les yeux de plusieurs milliers de fervents andalous versèrent plus de larmes que le ciel, des gouttes de pluie.

 

Chiclana de la Frontera 2011 - Hermandad de la Borriquita

 

Enfin le moment tant espéré ! Les notes de l’Hymne national résonnent. Inconcevable qu’il en soit autrement ! « Al cielo contigo, Guapa ! » « Venga ! ». Le paso s’ébranle sous les applaudissements du public, conscient que le calvaire des porteurs débute. Le cortège se met en route.

 

Les coups de marteau du capataz sont des ordres que les costaleros respectent scrupuleusement sous peine de se blesser ou d’endommager le paso au cours d’une manœuvre intempestive.

 

Le ra des tambours trouble le calme des rues les plus retirées. L’ambiance est lourde. Le son aigrelet des cornets à pistons ressemble à une longue plainte. Le solo, un cri d’agonie. Les musiciens arborent souvent une tenue inspirée des uniformes militaires. Cependant, les piercings et autres coiffures des temps présents cadrent parfois mal avec la solennité de l’événement.

 

 Sevilla 2009

 

 

Málaga 2012

 

Les confrères et consœurs ouvrent le cortège. Certains – jeunes et moins jeunes – y participent au seul but de vivre pleinement un moment majeur de la vie locale. Les convictions religieuses d’autres les poussent à la pénitence en remerciement d’une requête exaucée ou dans l’espoir de la voir aboutir. Il n’est pas rare d’en voir quelques-uns, pieds nus ou portant une (lourde) croix sur l’épaule. A Málaga, les yeux bandés, ils progressent à l’aveugle. Pas toujours question de porter la tunique ! De simples quidams peuvent suivre le cortège sans que personne ne s’en offusque.

Il fut un temps - aujourd'hui révolu ou presque - où les pénitents se distinguaient en deux groupes. Ceux de lumière portaient un cierge, à l'image de ce qui se pratique lors des processions actuelles. D'autres, ceux de sang, se meurtrissaient les chairs en forme de pénitence. Cette tradition fut interdite. Aujourd'hui, il subsiste encore quelques processions où les pénitents se flagellent le dos dénudé, entre autres en Castille y León. 

 

Sevilla 2009 

 

La gravité des circonstances – la Passion du Christ – ne laisse pas l’Espagnol indifférent. Dans certaines villes, la Semana santa est l’occasion de bien s’habiller. Les hommes portent le costume sombre tandis que les femmes arborent la tenue de deuil traditionnel. Simple question de respect. Et en matière de respect, personne n’imaginerait, par exemple, rester assis sur son siège au passage d’un paso.

 

 

Chiclana de la Frontera 2012 - Saeta a la Virgen María Santísima de los Desconsuelos

 

Au gré de vos pérégrinations, vous pouvez vivre des moments forts, palpitants, parfois intenses comme entendre une saeta. Le plus souvent au passage de la Vierge, du haut d’un balcon ou sur le bord du trottoir, un chanteur anonyme entonne une incantation vécue avec le cœur et les tripes.

 

 Málaga 2012 - Hermandad de la Sagrada cena

 

Bien que les responsables des confréries dissuadent les membres d’agir de la sorte, simple mesure de prudence, de nombreux enfants demandent aux pénitents de verser la cire fondue de leur cierge sur une boule qui grossit au fil de la semaine. Certaines sont si grosses qu’elles représentent la récolte de plusieurs Semanas santas.

De même, il n'est pas rare de rencontrer une signalisation particulière appelant les conducteurs à la prudence tenant compte de la cire pouvant couvrir le sol de la voirie.

 


Cádiz 2012 (Procesión magna) - Cofradía del Perdón

 

Si rien n'est organisé chez vous, la télévision y pallie en proposant des programmes en direct. Six jours que les processions se succèdent. La Madruga (l'aube) et le Vendredi saint sont certainement les moments de la Semana santa les plus poignants. Le Christ vit ses dernières heures. Les pasos ne sont que crucifixion, Christ au tombeau, Vierges en pleurs. Pas ou peu de musique ! Uniquement le martèlement au sol des bâtons de pélerin. Dans les petites villes et villages, les lumières s'éteignent au passage du Christ sur la croix, éclairé uniquement par les cierges. Difficile de rester insensible !

 

Sevilla - Hermandad de la Macarena

 

La Madruga - la nuit du jeudi au vendredi - est une institution à Sevilla. D'aucuns vous diront d'ailleurs qu'il faut l'avoir vécu avant d'avancer avoir vécu profondément la Semana santa. J'en conviens pour l'avoir vécu. A minuit, la Virgen de la Esperanza, mieux connue sous le nom de Macarena quitte sa basilique pour n'y revenir qu'en début d'après-midi. Des gens attendent plus de trente-six heures devant les portes de l'église pour assister à ce moment fort de la Semana santa sévillane.

 

Lorsqu'il s'agit de commémorer un événement important de l'Histoire nationale, il n'est pas rare d'organiser une Procesión magna. Ainsi, San Fernando en organisa une afin de commémorer le bicentenaire de la première réunion des Cortes (Parlement) sur son territoire. En 2012, au tour de Cádiz de rappeller de la sorte, la signature de la première Constitution espagnole (la Pepa). Cette procession a souvent lieu le Samedi saint. Elle réunit tous les pasos (sauf ceux de la Résurrection) en un même cortège. Il va sans dire que vous êtes sur place pour plusieurs heures.

  

  

Coup de gueule

Que l’on soit croyant ou pas, assister à une procession ne peut laisser de marbre. La richesse des pasos, la beauté des vierges, la ferveur de la population locale,… sont autant d’éléments qui concourent à ébranler la sensibilité des plus durs...

 

 Sevilla 2009

 

Même si Basques et Catalans railleront sans doute cette affirmation, la fierté nationale qu’affichent les Espagnols est à citer en exemple. Ils sont fiers de leur pays, fiers de leur culture, fiers de leurs traditions, fiers de ce qui fait la renommée de l’Espagne… et ils ne s’en cachent pas.

 

En 2010, tout un pays était derrière l’équipe de football… comme il est derrière ses sportifs en toutes circonstances. D’ailleurs, lorsque passe sur les écrans le clip de promotion de la Roja, j’en ai les tripes nouées – et je ne suis pas espagnol – « Nous ne sommes pas des joueurs. Nous ne formons pas une équipe. Nous sommes un pays ! » Tout est dit !

Que vient faire la Roja dans un article portant sur la Semana santa ? J’y viens.

 

 

Málaga 2012 - Congregación del Santísimo Cristo de la Buena Muerte y de las Animas (Garde d'honneur)

 

Je suis allé à Málaga en 2012 où j’ai eu l’opportunité, la chance devrais-je dire, de suivre, entre autres, la procession de la Pontificia y Real Congregación del Santísmo Cristo de la Buena Muerte y Animas y Nuestra Señora de la Soledad (Mena). El Cristo de la Buena Muerte y Animas (Le Christ de la Bonne Mort et des Ames du Purgatoire) est le protecteur de la Légion, fer de lance de l’armée espagnole. Quoi de plus normal donc que le Christ soit accompagné tout au long de son parcours par les légionnaires.

 

Je me souviens, voici une quarantaine d’années, des Te Deum organisés à l’occasion de la Fête nationale ou de la Fête du Roi en nos églises de Belgique. Ils étaient rehaussés de la présence symbolique d’un détachement militaire en armes. Quarante ans déjà que le politique (de gauche) a cédé aux muses des pacifistes pour dénoncer à leur tour cette présence « inadéquate ».

 

Málaga 2012 - Congregación del Santísimo Cristo de la Buena Muerte y de las Animas (Pose de la Croix sur le trono)

 

 

 

 

 

Il m’a fallu attendre plus de cinq heures pour assister – de loin – à la pose du Christ sur son trono par le tercio de la Légion Juan de Austria (Almería). Cinq heures tant la foule était dense.

Quand, au cours de cette brève cérémonie mais en grandes pompes, un légionnaire, blessé le 7 mars en Afghanistan, au cours d’un accrochage avec les talibans, reçut les honneurs de la congrégation pour son engagement et son courage, pas un dans la foule pour dénoncer la présence militaire espagnole dans cette région du Monde.

 

Málaga 2012 - Gonfalon de la Congregación del Santísimo Cristo de la

Buena Muerte y de las Animas lors de la procession du Jeudi saint.

 

 

 

 

Tout aussi dense, la foule le long du parcours pour accompagner les légionnaires dans leur périple de six heures dans les rues de la ville. J’étais bien au dixième rang après avoir dû rebrousser chemin en maints endroits par manque de place.

Une seule tête encore quand, à deux heures de la nuit, el Cristo de la Buena Muerte y de las Animas et Nuestra Señora de la Soledad (Notre-Dame de la Solitude) retrouvaient leur temple.

Six heures à marteler le pavé d’un pas martial ! Six heures à s’adresser à leur protecteur ! Six heures à chanter, accompagnés d’une seule voix par une foule respectueuse et fière : « Somos los novios de la Muerte (Nous sommes les fiancés de la Mort). » !

  

    

 

(…)                                        

Por ir a tu lado a verte                    

mi más leal compañera,          
me hice novio de la muerte,   
la estreché con lazo fuerte               
y su amor fue mi ¡Bandera!          

 

(traduction libre) 

Pour aller à tes côtés, aller te voir, 

Mon plus fidèle compagnon,

Je me suis fiancé à la Mort,

Je m’en suis fait une alliée solide

Et son amour fut mon Drapeau !

 

 

Málaga 2012

 

La veille, les parachutistes communiaient dans les mêmes circonstances avec la population.

Communier parce qu’il s’agit toujours bien de ça, à entendre les bravos et les vivats de la foule à leur intention. La foule toujours respectueuse de son Roi, de son Drapeau, de ses couleurs - qu’elle arbore au quotidien (bracelet, ceinture, polo, ...)

Impossible de rester impassible devant un tel sentiment national.

 

Málaga 2012 - Le manteau de María Santísima de lágrimas e favores porte,

brodé de fils d'or, les ailes parachutistes et l'écusson de l'Armée de Terre.

 

 

Il me vient alors à repenser au pays que j’ai quitté en 2009, à mon pays, à la Belgique… La nostalgie l’emporte.

Où est-il ce peuple montrant sa fierté nationale ? Ce peuple soutenant ses sportifs en toute circonstance ? Ce peuple soutenant son armée engagée sur différents théâtres d’opérations ? Ce peuple arborant ses couleurs ? Je cherche et je ne trouve pas… si ce ne sont dans mes souvenirs d’antan. 1984 et le beau parcours de notre équipe nationale de football lors du Mundial mexicain… et puis, plus rien !

Aujourd’hui, je vois un peuple en pleine « décrépitude ». Je vois un peuple miné par ses clivages communautaires. Je vois un peuple en quête d’une identité perdue sur l’autel de la multi-culturalité… un des échecs les plus retentissants de ces deux dernières décennies, n’en déplaise à certains. Méthode Coué, sans doute !

Ici, les élèves et étudiants profitent toujours du congé de la Semana santa et non du congé de printemps. Il ne viendrait à personne l'idée d'en changer la dénomination au but de ne pas heurter cette communauté-là. Et si une voix devait s'élever en ce sens, je suis persuadé que l'immense majorité des Espagnols lui feraient entendre raison. Autre lieu, autre mentalité !

 

Judas a vendu le Christ pour vingt deniers.

Les politiques ont vendu le pays pour quelques voix.

Judas n’a pas résisté aux remords de sa trahison. Il s’est pendu.

Les politiques n’ont pas résisté aux sirènes du pouvoir. Ils persévèrent dans l’opprobre.

 

Je ne suis pas espagnol…

Je m’en console.

Mon fils… Lui, par chance, il est espagnol et fier de l’être ! 

 

Bon à savoir

Savez-vous que la première procession de la Semana santa sort le Viernes de los Dolores (le vendredi qui précède le dimanche des Rameaux) à trois heures du matin à Cartagena (Cofradia del Cristo del Socorro).

Savez-vous que le paso le plus lourd est porté à Alicante (Hermandad de la Santa Cena). Il représente la dernière Cène et pèse quatre tonnes.

Savez-vous que le circuit le plus long se situe à Jerez. Il ne compte pas moins de treize kilomètres.

Savez-vous que la Cofradía de la Esperanza de Triana (Sevilla) existe depuis 1418 et compte aujourd'hui plus de onze mille confrères et consoeurs. Seuls 2200 peuvent prendre part à la procession qui se déroule à la Madrugá.

Savez-vous que le manteau des vierges sont de véritables oeuvres d'art. Le broder de fils d'or peut prendre deux ans à une douzaine d'artisans.  

Savez-vous que les cofradías et hermandades n'existent pas dans le seul but de processionner les pasos durant la Semana santa. Les membres sont appelés à des actions sociales tout au long de l'année (visite aux prisonniers, aide aux plus démunis, soutien de malades,...). 

 

 

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Savez-vous que la musique jouée lors de ces processions sont des oeuvres originales parfois très récentes. Ainsi, cette composition d'un jeune musicien de Chiclana de la Frontera, Ruben García Oca pour le vingt-cinquième anniversaire de l'Associación Cultural y Fotográfica. 

Savez-vous qu'il existe tout un vocabulaire particulier lié aux cofradias et hermandades.

 

Un peu de vocabulaire

Les nombreuses processions de la Semana santa présentent les différentes étapes qui ont émaillé la Passion et la mort de Jésus Christ.

 

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Les scènes sont reconstituées sur les pasos ou tronos. Différence entre les uns et les autres, les costaleros ou cargadores (porteurs) se placent sous le paso – ils sont invisibles du public - tandis que les hombres de trono portent le trono grâce à ses longs bras supports. Le paso repose sur la base du cou des costaleros tandis que les cargadores le supportent sur les épaules. Selon l’ancienneté et la richesse de la hermandad ou de la cofradia (confrérie), le tarimón ou cajillo du paso (structure de bois) peut être richement sculpté ou décoré de métal précieux. L’abordante et la candelaria (ensemble de chandelles) achèvent la décoration.

Des respiraderos sont prévus pour « aérer » les porteurs.

 

Initialement, les porteurs n’étaient autres que les dockers engagés et payés par les différentes confréries pour la circonstance. Ils venaient en groupe sous la direction de leur capataz (contre-maître). Ce n’est que dans les années 70 que costaleros et cargadores seront des membres des confréries ou se réuniront eux-mêmes en associations structurées au service des confréries.

 

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Le capataz, aidé par les mayordomos (majordomes), dirige la manœuvre par des ordres précis donnés de la voix ou grâce au martillo (marteau) ou à la campana (cloche) placé sur le paso ou le trono. Actuellement, le majordome le plus connu est sans conteste Antonio Banderas au sein de la Cofradia Lagrimas y Favores de Málaga. Mais vous ne le reconnaîtrez pas. Il officie sous une cagoule.

 

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Les nazarenos (nazaréens) ou penitentes (pénitents) ainsi que les femmes en mantille noire - tenue de deuil - pour les scènes les plus émouvantes, accompagnent les pasos.

Les nazarenos portent une tunique et cape pour certains aux teintes de la cofradia à laquelle ils appartiennent ainsi que le capirote, cette cagoule en pointe, dirigée vers le ciel. Ne vous y trompez pas ! Ce sont les membres du Ku Klux Klan qui ont adopté une tenue similaire et pas l’inverse.

Certains nazarenos que l’on retrouve aux angles du paso – les manigueteros et guardamantos - ne portent pas le capirote mais le tercerol. Il s’agit de la même cagoule mais sans la coiffe conique.

Selon les tâches attribuées lors des processions, les nazarenos sont qualifiés différemment.

Les nazarenos de luz portent un cierge.

Les nazarenos portadores de insigna portent certains attributs (livres religieux, reliquaires,…).

Les nazarenos de sangre s’infligent des sévices – flagellation - en guise de repentance. Interdits par la Loi, on ne les retrouve que dans quelques processions ancestrales. Ségovie par exemple. Les nazarenos con cruz les ont remplacés. Ils portent sur l’épaule, à l’image du Christ, une croix de bois. Certains marchent pieds nus ou les yeux bandés.

 

 

 

 

 



11/04/2022
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